Zurich se met au turf du désert

Zurich se met au turf du désert



Un hippodrome projette d'accueillir des courses de dromadaires

L'année prochaine, les chevaux pourraient partager pelouses et paddocks avec des montures plus exotiques. Dès juin 2010, l'hippodrome de Dielsdorf (ZH) souhaite organiser des courses internationales de dromadaires: une première en Europe!

Les représentants de plusieurs fédérations se sont rencontrés il y a deux semaines. Pour le président de l'Union arabe de courses de dromadaires, le Koweïtien Abdullah Elmou Tairi, la Suisse est un lieu idéal pour ce sport. Une douzaine de pays arabes ainsi que l'Allemagne, l'Autriche, la France et la Suisse espèrent aligner leurs jockeys à Zurich peu avant le ramadan 2010.

C'est grâce à Kamel ben Salem qu'est né le projet. «J'ai mis cinq ans à convaincre les pays du Golfe», raconte cet éleveur de dromadaires à Schleitheim (SH). Il connaît Dielsdorf pour y avoir organisé une course spectacle il y a un an. Et il s'apprête à y déménager ses onze bêtes. «Loin de concurrencer les chevaux, les chameaux séduiront un nouveau public», se réjouit Urs Clavadetscher, directeur de l'hippodrome. Il reste à s'entendre sur les aménagements à effectuer pour adapter les infrastructures aux besoins des camélidés.

L'idée reçoit en revanche un accueil glacial à Avenches. «Il ne se passera jamais rien de tel ici», assène Jean-Pierre Kratzer. Pour le président de l'Institut équestre national, Dielsdorf connaîtrait de sévères soucis de trésorerie. Mais rien n'interdit aux dromadaires de galoper en Suisse. «Les hippodromes sont des sociétés privées qui peuvent faire courir des chiens ou des lapins si ça leur chante.»



Le calvaire des enfants jockeys

Pendant des années, les riches pays de la péninsule Arabique ont exploité des milliers de petits Indiens, Soudanais ou Pakistanais pour les courses de dromadaires. Ils étaient affamés afin de rester légers, puis arrimés au dos de leur monture. Les blessures graves étaient fréquentes. Suite à une plainte pour esclavage déposée aux Etats-Unis en 2005 à l’encontre de l’émir de Dubaï, les choses ont commencé à changer. Plusieurs pays ont interdit ces pratiques, que Kamel ben Salem a toujours condamnées. «A Dielsdorf, il faudra avoir 18 ans pour s’inscrire. Et mes courses sont ouvertes aux garçons et aux filles!» La sœur du chamelier est d’ailleurs la première femme arabe à s’être lancée en compétition.


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